Carlos Rojas est originaire du Mexique et vit au Canada depuis 2006. Il a vécu à Montréal jusqu’à récemment et travaille depuis quelques mois à Calgary. Diplômé de l’Université autonome de Guadalajara et de l’Université Concordia, il a participé à de nombreuses expositions au Québec et à l’étranger.

Il utilise différentes techniques, comme la céramique, la porcelaine, le papier mâché, l’animation stop-motion et la vidéo. Son œuvre explore différents aspects de la sculpture et de l’installation en s’inspirant des cultures indigènes et populaires du Mexique et d’Amérique latine.

L’artiste et critique d’art Mariza Rosales Argonza, commissaire de la dernière exposition collective à laquelle Carlos Rojas a participé (Traces partagées : articuler la mémoire, Maison de la culture Parc-Extension, Montréal, septembre 2015), dit de son œuvre :

Elle traite essentiellement du thème de la migrance et du mélange des mythes, des rites et des pratiques liés aux déplacements massifs des populations. Elle interroge entre autres le caractère mutant de l’identité. Les personnages que l’artiste crée sont des migrants sans nom ni personnalité fixes, qui reflètent la mémoire individuelle et collective propre aux flux migratoires sous n’importe quelle latitude, où l’on s’approprie un lieu grâce à une saisissante capacité d’adaptation. La matière en transmutation donne naissance à des êtres hybrides tandis que les couleurs, les techniques et les langages choisis rappellent l’artisanat populaire et la mémoire ancestrale commune. La multiplicité des référents utilisés, tels que l’enfance et la mort, confère un caractère dynamique et aléatoire à son œuvre, qui nous apparaît dès lors comme la transfiguration propre à l’expérience migratoire des populations liées à un territoire pluriel et changeant. La notion de magie y est toujours vivante. L’artiste nous offre des visions qui traversent des références symboliques issues à la fois du catholicisme espagnol et des croyances autochtones, manifestes dans l’ordre syncrétique colonial mexicain. Il s’intéresse particulièrement aux objets qui montrent une relation profonde avec le sacré; le feu, l’air, l’eau et la terre sont à la base des représentations à la fois terrestres et spirituelles que ses œuvres incarnent. Ces sculptures-talismans sont proches de l’art rituel où s’expriment la transcendance, la magie, la transmutation de la matière et le mystère propre aux divinités.

L’installation que Carlos Rojas a présentée dans le cadre de cette exposition collective s’intitule Migrantes (2010-2014).

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